Des jeunes femmes qui ont osé le changement !!

J’ai 27 ans, un âge délicat de nos jours. Les médias parlent peu de la crise existentielle à laquelle nous confronte cet âge. Nous quittons à cette période la sécurité du cocon enfantin et nous sommes livrés à nous mêmes en plein milieu de la vie d’adulte.
Il s’agit de cette période post-diplôme et post une ou deux années de travail, quand on commence à redouter nos choix. A-t-on bien choisi ? Et si je pouvais revenir en arrière? Il y en a certains qui ont le courage de douter, mais d’autres se réfugient dans la sécurité d’un avenir tracé.
Je vis en ce moment une période de questionnements sur mon avenir, et j’ai rencontré lors de ma quête de découverte 3 jeunes femmes qui m’ont beaucoup inspirée. Je vous ai déjà parlé d’une d’elle dans un ancien article. Néanmoins, vu le courage dont elle a fait preuve, elle mériterait largement un deuxième hommage dans celui-ci.

Salma ou comment reprendre de zéro le chemin opposé

 

Salma, étudiante en médecine, en internat à Tunis, sillonne les couloirs des hôpitaux le coeur lourd et les jambes engourdies. La médecine, un métier des plus nobles mais des plus lourds à pratiquer au quotidien : entre les gardes sans fin et la file interminable de patients démunis livrés à leurs maladies. Salma aime aider les gens mais elle n’a pas imaginé la difficulté de le faire tous les jours dans un hôpital à Tunis. Pourtant, elle a tenu, pendant 8 ans. Elle a passé 8 ans de sa vie entre les révisions herculéennes et les stages exténuants. Un jour, elle s’est posée la question sur sa carrière après tant d’études. La réponse paraissait évidente mais la peur de l’assumer lui a cloué le bec pendant un certain moment. Oui, Salma n’aimait pas la médecine, elle aimait écrire, partager, se nourrissait de livres et de vers. Et c’est d’ailleurs ce qu’elle entreprit après une pause de quelques mois en choisissant de revenir aux bancs d’école en licence de littérature pour se relancer dans sa passion finalement.

Marie-Gabrielle, une littéraire qui a « masterisé » l’audio-visuel

 

J’ai rencontré cette belle jeune femme lors d’un stage. Elle venait d’arriver en CDI dans un cabinet de conseil, un de ce qu’on appelle les Big 4 dans le domaine. Fraîchement diplômée des Sciences Po et après un stage intéressant à Pernod Ricard, elle commence sa carrière en conseil en stratégie digitale. MG était très douée avec les mots à l’oral comme à l’écrit et m’impressionnait avec tant de charisme et de culture. Rien ne lui échappait : littérature, peinture, gastronomie, cinématographie.. elle avait toujours des choses intéressantes à raconter. Un jour d’été pénible au bureau, nous sommes allées boire un verre ensemble. Et elle me raconta son rêve : devenir scénariste, faire du cinéma, devenir peut-être un jour réalisatrice. Mais elle appréhende d’assumer ce rêve. Allait-elle quitter son travail ? Pouvait-elle jeter derrière elle tant d’années passées dans une école aussi prestigieuse que Sciences Po ? Mais elle continua son chemin dans le même cabinet, pendant encore une année et demi au cours desquelles elle étouffait son désir de reprendre sa vie en main. N’y pouvant plus, elle a quitté son travail, a refait une année en école de cinéma et s’épanouit aujourd’hui dans une petite boîte de production où elle s’occupe de presque tout et apprend énormément.

Sarah, un long chemin vers la découverte d’une nouvelle vie

Sarah était ma collègue, charmante, douce, intelligente et posée. Elle a fait une carrière « classique » où elle a commencé avec 3 ans dans un grand cabinet de conseil, suite auxquels elle a atterri dans ma boîte. Start-up qui fait du conseil en marketing digital, Sarah s’est retrouvée propulsée dans une nouvelle dynamique de croissance. Cependant, elle avait l’impression que les sujets ont changé mais que le travail est le même. Le grand déclic a été au moment où elle a décidé de prendre un congé sans solde de son poste actuel pour se concentrer sur elle-même et comprendre ce qu’elle cherchait. Elle a d’abord, comme pas mal de personnes, commencé à multiplier les contacts avec des personnes d’univers différents à la recherche d’inspiration. Mais, elle ne se retrouvait dans aucune des expériences rencontrées. Elle a alors choisi d’arrêter toute recherche, de se consacrer à elle-même et de s’observer. Que lisait-elle quand elle était toute seule ? Quels sont les sujets qui l’intéressent à la télé ? Quels sont ses rêves les plus fous ? Elle a entamé ce travail sur elle-même pour se redécouvrir et se familiariser avec ses envies toute seule et parfois accompagnée par des professionnels d’aide à la reconversion. Maintenant, elle travaille pour une entreprise qui organise des événements pour la promotion du développement durable en Chine. Aujourd’hui, elle est plus heureuse, plus épanouie, et plus confiante.

Toutes ces expériences m’ont donné beaucoup d’espoir et de confiance en l’avenir. Elles sont toutes marquées par ce premier pas d’arrêt et d’affrontement. Se couper de tout pour se retrouver. Je ne pense pas que leurs expériences précédentes ont été « mal » choisies, je pense que nous évoluons, et ainsi évoluent nos envies, nos intérêts et notre vision de la réussite. Ce qui nous intéresse aujourd’hui ne sera éventuellement pas le même demain. Et fort heureusement ! Mais surtout que si on commence à nourrir un mal-être où nous évoluons, que ce qu’on fait tous les jours ne nous semble pas assez gratifiant, c’est qu’on a potentiellement développé d’autres intérêts. Il faut creuser si le mal-être dure longtemps en dépit de l’angoisse de l’inconnu. Et rappelons-nous qu’on est encore jeune et qu’il est temps de tenter le changement.