J’ai donné rendez-vous dans un Starbucks au 9ème à Salma, auteure de « Là où tu n’es jamais là » ou l’histoire de Maddy. J’étais excitée de rencontrer une écrivaine et j’anticipais comment j’allais me présenter et parler de mon blog.
Mais dès qu’on a commencé à parler, toutes mes phrases se sont directement envolées. Il n’y a eu ni introduction ni épilogue. On s’est compris sur tout, j’ai su que je pouvais tout lui raconter. J’étais complètement moi-même, elle était totalement elle-même. Pas de chichi, une fille humble, mature, souriante et bon vivante. Elle a raconté l’histoire de sa vie. Salma, est-elle la vraie Maddy? Qu’avaient-elles en commun?
Un jour, au fond de son mal-être, Salma s’est relevée, a pris sa feuille et a commencé à écrire : des passages disparates, sans liens, et sans fil conducteur. Elle avait la soif et la hargne de l’écrivain inspiré. Les mots étaient sa drogue. Elle a donné son être à l’histoire de Maddy, lui a créé un monde, une personnalité, un univers. Mais la fiction a dépassé la réalité. Les gens se retrouvaient dans Maddy, dans son désespoir, dans sa déception et dans ses problèmes existentiels. Les lecteurs s’accrochaient aux périples du jeune personnage et se donnaient non pas uniquement du courage avec mais de l’espoir. L’espoir de s’en sortir et de se relever. Maddy a perdu des batailles mais elle a sûrement gagné la guerre.
J’étais moi-même sans avoir lu le livre de Salma impressionnée par la force et la témérité de cette jeune auteure. D’un parcours de médecin, elle se reconvertit en jeune écrivaine et accouche de ce merveilleux livre. « Là où tu n’es jamais allé », un titre poétique et mystérieux, tout à l’image de sa créatrice. Mais Salma avoue avoir eu la chance d’avoir rencontré le bon éditeur au bon moment. Elle me dit que des milliers d’autres jeunes plumes en herbe ont abandonné leur vocation face à une « méprise » sociale des littéraires en Tunisie. Elle même a failli flancher sous la rigidité d’un système d’éducation qui vénére le scientifique et dédaigne le littéraire. « Une partie de moi savait que la médecine n’était pas ma vocation mais j’ai continué à la faire taire et j’étais malheureuse », me dit Salma. Et quand la décision fut à prendre, elle a écouté son coeur et se retrouve désormais à faire une licence en littérature et rêve d’ouvrir sa maison d’édition.
« Comme je ne peux pas aider les gens en les soignant, je veux les aider en leur écrivant ». Et c’est avec cette belle phrase que Salma clôtura notre discussion. Je ne peux alors qu’être fière d’elle, de son livre et de son accomplissement.
Coucou,
Je connaissais pas cette écrivaine merci pour la découverte tu m’as donné envie de lui lire, son parcours me fait penser à celui de Gounelle.L. qui lui aussi plaque tout pour être lui même! Je trouve qu’il faut beaucoup de courage pour le faire !
XOXO,
Samia.
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Belle plume, bel article tout autant que la rencontre de deux talentueuses tunisiennes. Le blog est aussi intéressant qu’utile. Bon courage la tunisienne à Paris.Vous êtes une fierté pour la femme.
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Merci beaucoup 🙂 votre commentaire me touche vraiment !
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Quel courage !! Un exemple à suivre ! merci pour l’article 😉
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